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Doit-on chasser avec ou sans appelants ?

Doit-on chasser avec ou sans appelants ?

Par François-Xavier Morin-Thibeault

Au cours des dernières années, la chasse au dindon sauvage a gagné en popularité. De nos jours, plus de 22 000 chasseurs pratiquent cette activité. Étant d’actualité depuis plus d’une décennie, cette chasse ne cesse d’évoluer. Les compagnies amènent différents types d’appelants et une panoplie d’appeaux. Plusieurs chasseurs pensent que l’utilisation de ces produits a pour effet d’assurer un succès. Détrompez-vous ! Le dindon sauvage est un gibier qui évolue constamment par la pression de chasse ainsi que par les facteurs environnementaux. Cependant, l’utilisation des appelants quoique en général très bon, peut parfois être négative.  Dans cet article, il sera question de comment berner un mâle dindon de façon intelligente.

Mise en situation

Quand j’ai commencé à chasser le dindon sauvage, plusieurs gens me disaient que cette chasse semblait un peu trop facile.  Pour approfondir cette croyance, j’ai donc décidé d’aller dans des milieux propices pour étudier leurs comportements. À mes débuts, j’ai connu du succès grâce à un de mes mentors qui se nomme Sylvain Morin. Nous chassions proche d’où les dindons se perchaient et nous mettions une série d’appelants de mâles juvéniles et de femelles. Au cours des premières années, nous avons connus beaucoup de succès. Au moment où j’ai commencé à voler de mes propres ailes,  j’ai commencé à avoir de la difficulté. Je mettais de l’avant la même technique. Je m’installais à 150-200 verges du perchoir et j’appelais les dindons. Cependant, un nouveau phénomène se produisait; les dindons bloquaient de plus en plus régulièrement  en périphérie des appelants. Ils restaient entre 80 et 100 verges de mes oiseaux en plastique. À chaque fin de sortie de chasse, je me grattais la tête et je me demandais; pourquoi je n’avais pas réussi à « Closer le deal » ce matin-là. Cette situation m’est arrivée à plusieurs reprises et mes dindons devenaient de plus en plus éduqués par rapport à mon approche. Après quelques réflexions, j’ai donc décidé d’ouvrir mes horizons et d’essayer de nouvelles choses.

L’importance de vouloir apprendre et d’essayer de nouvelles choses

Pour m’améliorer, j’avais convoqué à l’époque une nouvelle audition avec mon mentor et j’en suis venu à la conclusion de changer complètement mon approche. J’ai donc étudié le corridor de déplacement des dindons entre la zone de nourriture et le perchoir pour essayer de les intercepter lors de leurs déplacements naturels. Dans beaucoup de sens, j’ai simplement présumé que si cet oiseau avait une faculté d’adaptation aussi développé qu’on le disait, je devais penser un peu comme un chasseur de chevreuil qui couper la ‘’trail du buck’’ qui mène aux zones alimentaires . J’ai opté pour me placer à 250 verges du perchoir sur le bord d’un ilot d’arbres matures.

Mon appelant choisi dans cette situation était une simple femelle qui mange (Feeder). Cette approche était beaucoup moins provoquante et plus naturelle. À mon arrivée le matin, j’ai contourné l’endroit où les dindons se trouvaient pour anticiper leurs mouvements où supposément ils allaient convergé leurs déplacements. Après avoir localisé les dindons, ma stratégie était de rester silencieux jusqu’au moment où les dindons allaient passer dans la zone de tir. Quelques minutes plus tard, mon partenaire de chasse et moi avons récolté les deux mâles en question. Après toutes ces années, j’ai réalisé que cette prise de décision a littéralement changé ma technique.

Le choix d’appelants

La situation décrite précédemment arrive à des dizaines de chasseurs à chaque printemps. Est-ce causé par le nombre d’appelants déployés ? Est-ce que notre approche est trop agressive ? Plusieurs réponses sont possibles. Pour ma part, je n’utilise plus les mêmes appelants qu’auparavant. Je conseille d’utiliser une combinaison d’un jeune mâle  (Jake) avec une femelle ou deux femelles qui mangent. Donc, un passionné de chasse aux dindons sauvages doit avoir minimalement un Jake et une femelle pour réussir à leurrer le gibier convoité.  Évidemment, avoir un appelant avec un haut réalisme vous donnera un coup de pouce afin de berner les individus les plus rusés.

La disposition des appelants

Afin de disposer adéquatement vos attractants visuels, je suggère de mettre les appelants près du tireur, plus précisément à une distance de 10 à 15 mètres du tireur. Cette courte distance aura pour effet de contrer le fameux phénomène de blocage des dindons en lien avec votre présentation.

 

 

Chasser sans appelants

N’oubliez pas qu’à la base même de la chasse aux dindons, on stimule avec des appels et on espère que les dindons obtiennent un visuel sur nos appelants et que l’approche commence.  Comme la technique de base active les sens des dindons; elle a aussi le désavantage d’éveiller la méfiance des plus vieux donc les plus gros ‘’TOM’’.  Chasser le dindon sauvage sans attractant visuel est une possibilité envisageable. Cette dernière est souvent plus bénéfique pour récolter des mâles éduqués et de gros spécimens. J’adore utiliser cette technique en milieu forestier. Souvent, les individus matures vont avoir des doutes sur la présentation de nos appelants qui ne bougent pas. En chassant sous couvert forestier et éliminant le coté visuel, vous pouvez  faire venir le dindon plus proche qu’avec une stratégie utilisant des appelants puisque le dindon doit bouger plus pour chercher à repérer l’intrus qui a entendu. Tandis que lorsqu’on utilise des appelants, le dindon peut nous identifier plus facilement est ainsi réduire ses déplacements vers le chasseur. De plus, il pourrait bloquer à une distance à portée de fusil mais la ligne de tir obstruée par le couvert forestier. En n’utilisant pas d’appelants, on réduit les possibilités que cela arrive. Le mâle va chercher davantage à savoir qui-est-ce qui émet les appels en question et il se compromettra à courte portée. Ce qui simplifie le travail au nemrod pour récolter son mâle rusé.

 Peux-t-on chasser avec cette technique mais à l’aveugle sans repérage la veille? 

            Dans la majorité des cas, j’utilise cette technique quand notre première offensive de chasse n’a pas réussi au début de la matinée. Durant l’avant-midi, j’aime bien me repositionner plus près des dindons. Par contre,  je ne recommande pas de pratiquer ce procédé sans avoir fait un certain repérage la veille car il est possible qu’on « brûle » notre terrain dès l’aube si on se positionne trop près du perchoir ou bien même si on ne sait pas exactement où nos dindons sont perchés. La prospection est la clé du succès.

Pour conclure, la chasse aux dindons est une chasse stimulante et excitante. Elle procure aux chasseurs, une source d’adrénaline incroyable par le contact oral entre le gibier et l’homme. Par contre, cette pratique nécessite de se mettre au goût du jour et de mettre à jour notre approche selon la situation. En jugeant bien chaque situation, récolter un mâle rusé devient une chose beaucoup plus simple. L’expérience combinée à l’essaie de nouvelles techniques vous fera grandir rapidement.